Silsila, le voyage des regards
Institut des Cultures d’Islam - Paris, 2022
Les Orientales
Vue de l’installation ©Adagp
Crédit : Institut des Cultures d'Islam
Crédit photo : Marc Domage
Paris – 2022

Alors que prospèrent les tentatives de polarisation de la pensée, l’exposition « Silsila, le voyage des regards », présentée du 31 mars au 31 juillet 2022 par l’Institut des Cultures d’Islam, interroge tout en nuances les notions de transmission et de représentation à travers les œuvres d’artistes qui vivent en France et dont l’histoire personnelle ou familiale s’inscrit dans un parcours migratoire.

Silsila (« la chaîne » en arabe) évoque les liens de filiation qui unissent les êtres ou les événements, suite de maillons singuliers mais indissociables, comme autant de destinées entrelacées.

Tissant délicatement les fils de leurs origines, les artistes alternent les médiums et les registres, la figuration et l’abstraction, pour convoquer des imaginaires renvoyant à l’intime et aux souvenirs, aux symboles et aux rituels. Ils explorent l’histoire de l’art et la poésie, analysent l’héritage au sens propre comme au figuré et affirment des identités féminines en mouvement, dépassant les normes de la tradition. Entre passé et présent, ici et là-bas, leurs œuvres invitent à un voyage des regards.


Proposition pour un accrochage
Les dessins « Les Orientales » seront mis sous cadre de manière « très jolie », classique, avec une Marie-Louise et baguettes or par exemple.
Avant de les accrocher, je pense venir à l’institut et faire des coulures au mur avec les codes couleurs utilisés dans les dessins (vert, rouge, jaune, bleu, marron....) à l’encre ou peinture acrylique. Je souhaiterais venir accrocher le cadre sur les coulures, on aurait au premier plan un dessin sous cadre et au deuxième plan les coulures monochrome.
Comme un trompe l’œil, les coulures dépassent du cadre et cela vient troubler la perception du visiteur. Une notion que j’aime mettre dans mes accrochages, jouer avec le public de manière sensible, le déplacer hors du champs du rationnel.


Installation sonore
"Voici le son que je propose pour finir le récit de mon installation.
En effet il me paraît évident maintenant que l'accrochage soit pensé comme un volume ou le visiteur est immergé par le regard, les oreilles, le déplacement du corps. C'est pourquoi je te propose Bérénice cette installation sonore "Mon père raconte". Celle-ci vient habiller l'espace que j'imagine comme un écrin ou se love le regard et l'oreille, un conte chuchoté dans la déambulation.
Cet enregistrement est la rencontre avec mon père, qui me raconte pour la première fois avant de mourir son arrivée en France en 1957. C'est une première pour moi, elle a du sens dans l'accrochage que je t'ai proposé: entre rêve et réalité il y a un espace où s'immisce les créations pour donner à voir ou à entendre une interprétation plus fantasmée."